Thursday, December 4, 2008

La FUCKING administration ou Pourquoi tout est compliqué??

Ho yeah! Les deux prochains "posts" sont pour vous montrer les côtés un peu plus « colices » de mon échange… C’est rien de ben grave… C’est plus pour en rire que d’autre chose… Enjoyez!! J’espère que certains vont se reconnaître à travers quelques unes de ces situations….

Et là, quand on parle de quelque chose de pas trop grave, mais qui peut te demander ben du temps et une quantité surhumaine de patience, c’est bien de dealer avec l’administration réunionnaise…

J’vous l’dis, c’est le cliché de l’administration française avec tous ses formulaires, ses papiers, ses photocopies, ses photos, etc. mais à une vitesse se voulant fidèle aux clichés concernant les populations « chaudes » des îles… Pis en plus, il ne faut pas oublier la place que prend la culture de la « référanciation » au sein de ces charmantes institutions!! C’est incroyable… si la personne est capable de t’envoyer voir quelqu’un d’autre… elle va le faire!! C’est certain!! Même si c’est plus de job que de le faire elle-même!!

L’exemple des jetons pour les machines à laver ici est des plus démonstratifs!! À chaque deux, trois semaines, il faut que j’me met’ à la recherche de ces jetons-là question de pouvoir laver mes 2 paires de pants et mes 3 t-shirts qui commencent, et ce depuis quelques jours, à « schlinger » en esti!!

Donc, c’est bon, j’y vais… J’me rends à la Cité inter… Fuck, y’a personne… OK… Next! J’descends vers la Cité conseil…

« Oui, est-ce que vous auriez des jetons pour les machines à laver du Campus 2? »

« He.. Oui, voilà! »

« He… Mais non, ça c’est pour la Cité Inter… »

« Vous êtes sûr? Bien non monsieur, ceux-ci sont pour le Campus »

« Bon OK, mais c’est les autres que moi j’veux… »

« Ha, ceux-là, j’en ai plus… Il faut aller au CROUS… »

Damn!! J’va ben être obligé d’aller les chercher à même le bureau du CROUS…

« Oui… C’est pour savoir s’il vous reste des jetons pour le Campus 2? »

« Hee… non, je n’en n’ai plus… »

« Mais, qu’est-ce que je peux faire? »

« Aller à la Cité Inter… »

« J’suis déjà aller… il y a personne… »

« Oui, c’est vrai, la personne est en congé cette semaine… Alors, il faut aller à la Cité Conseil… »

« Oui, je sais, mais ils leurs restent seulement des jetons pour la Cité… »

« Ha… vous êtes aller à la Cité Conseil aujourd’hui? »

« Oui, j’y r’viens… c’est lui qui m’a dit de venir ici… »

« Ha… alors… (ouverture discrète du tiroir) Voilà vos jetons… »

Holy fucking shit!! C’est d'même à chaque fois!! Mais tsé, on s’adapte… Maintenant, quand on en trouve, on en achète une bonne couple!!

Yeah, mais y’a pas juste le fait aussi qui te réfère tout le temps… Il y a aussi la quantité et la nature incroyables des documents qu’ils te demandent de fournir à fin de compléter certains formulaires administratifs…. Et ça va beaucoup plus loin que la quinzaine de photos qu’on a eu à fournir pour obtenir toutes les freaking cartes étudiantes… une pour la biblio, une pour les imprimantes et les photocopies, une autre pour la cafétéria, une autre pour les sports, une autre pour les activités culturelles… Damn, pourquoi qu’ils n’utilisent pas tous la même! carte!

Well… Who am I to give such advise?!?

(J’vous avais dit que j’parlais anglais!! Qu’in toé!!)

Yep, donc, la quantité et la nature des documents… Pour ça, l’exemple de la carte de séjour est un véritable classique!!

« Donc, vous n’avez pas l’original de votre certificat de naissance et de votre bulletin officiel de l’école pré-universitaire… »

« Non, j’pensais pas qu’on les avait besoin… c’était pas écrit sur l’ancienne liste… J’ai tous mes documents universitaires, mon passeport, mon visa, une couple de formulaires provinciaux pis plein d’autres shits par contre!! »

« Oui, mais c’est écris sur cette liste-là, non? »

« He… Oui… »

« Et vous avez bien reçu cette liste en arrivant ici.?? »

(What?!?!)
« Hee… oui… »

« Donc, pourquoi que vous n’les avez pas?? »

(Double What?!?!)
« Ben… j’ai reçu cette liste une fois arrivée ici, j’pouvais quand même pas… »

« Oui, mais c’est quand même écris sur la liste, non?? »

Et ainsi de suite… Et ce, pour 2 documents qu’j’avais même pas eu besoin pour obtenir mon visa au Canada… Comment voulais-tu qu’j’le sache?!?

De plus pour cette carte, j’ai dû passer un scan des poumons et allé passer un check-up chez un médecin qui était en vacances en Métropole lors de mon rendez-vous… Yeah!! Pis après ça, deux mois, une centaine euros et plus de 5 heures d’attente à la préfecture, ma carte était finalement prête!!

« C’est bon, tout y est! Nous allons l’envoyer à votre université »
(Car, la DRI (Direction des Relations internationales) en avaient besoin pour finaliser mon contrat de prof d’anglais…)

(1 mois plus tard…)

« Bonjour Mme Ramomafa, Ramana, Ramonafana… heee... Bonjour Sylvie... est-ce que vous auriez reçu par hasard ma carte de séjour? »

« He… non… Ils vous ont dit qu’ils l’enverraient ici… Bon, bien je vais leur envoyer un mail et j’vous communique les développements. »

Dit-elle de sa petite voix douce, du haut de ces 4 pieds 3… ou plutôt, de son 1 mètre et 30… hehe!! – Hey, quelqu’un a une hypothèse concernant la raison pour laquelle on dit toujours notre poids et notre grandeur en livres et en pieds au Québec?!?

(1 autre mois plus tard…)

« Bonjour Sylvie Ramanomanafana-chose, est-ce que vous avez reçu des nouvelles de la préfecture? »

« He… non… J’pense que cela serait mieux si vous y allez vous-même… »

Damn right! Donc, je prends finalement les choses en main, et c’est par un doux matin ensoleillé du mois de février, après 2 autres heures d’attentes à la préfecture, que j’ai finalement pu toucher ma fabuleuse carte de séjour… Qui me permettait enfin de travailler et de revenir ici après avoir été à Mada… Damn, 2 choses que j’avais déjà faites… et ce, sans cette fucking carte!! Damn!!

« Isn’t it ironic… don’t you think?!? »

Yeah! Pis, y’a d’autres fois, que tu fais juste pas comprendre ce qui c’est passé… Comme pour la fois de l’inscription à mes cours… Ho oui! Après avoir remplit le formulaire d’inscription des relations internationales, celui de l’université et celui de la fac des lettres (3!! J’vous dit à côté de ça, l’inscription par Internet de l’UdeM semble être un acte miraculeusement exceptionnel!!), j’me suis fait appeler un matin pour me faire dire que j’étais seulement inscrit à 2 cours sur 5… Fuck!! Donc, il fallait que j’prenne un rendez-vous avec la madame du bureau numéro 8 afin de régler ça… Par contre, la madame no 8 était en vacances pour les 2 prochaines semaines… (Encore!!)

Donc, 2 semaines plus tard, me v’là dans le fameux bureau numéro 8, assis sur une belle petite chaise… entrain, d’écouter madame 8 m’expliquer que finalement tout était en ordre et que j’n’aurais pas dû remplir le formulaire de la fac des lettres… (et ce, même si M. Champion nous répétais de le remplir à chaque freaking cours…) J'comprends pas encore bien comment remplir un formulaire de trop peut annuler l'inscription d'la moitié d'tes cours... mais, qu'est-ce tu veux?!?

Y’a aussi la CAF… Une espèce de bourse du logement… Une esti d’histoire!! Moi, j’étais fucking primé quand j’ai appris que la République française pouvait nous aider à payer une partie de notre loyer! Damn right! J’ai rempli mon formulaire sur Internet et je l’ai remis au CROUS (l’administration des résidences)… Tout ça, durant mes 2 premières semaines à la Réunion. 2 mois plus tard, en novembre, j’avais pas encore reçu de nouvelles… donc, je décide de leur écrire un e-mail. Ils m’expliquent qu’ils ont besoin d’une photocopie de mon passeport pour compléter mon dossier… mais, ils ne donnent aucune raison pour les 2 mois sans réponse… All right, j’fais une photocopie à la biblio et j’leur envoie ça à la vitesse de l’éclair… Mais, j’me r’trouve tout de même à la mi-décembre sans d’autres nouvelles… J’leur ré-écris… « Oui, nous avons besoin de votre carte de séjour afin de compléter nos dossiers… » DAMN! C’est quoi cette affaire-là de remplissage de dossier!! Pourquoi qu’ils me le disent pas quand ils ont besoin d’une pièce supplémentaire… Well, là j’pars pour Mada, so la carte de séjour et la CAF vont attendre un peu…

De retour, en terre française outre-mer, je m’arrange pour avoir ma carte de séjour, tel qu’expliqué plus tôt et j’en dépose une photocopie dans leur boîte de « réception des documents »… Mais, y s’écoule encore un bon 3 semaines sans réponses… et ce, malgré la batterie d’emails que j’leur ai envoyés!! Fuck it! J’vais sur place!! Après un bon petit 2h d’attente, me v’là face à une fonctionnaire qui m’informe que la CAF m’octroie 30 euros par mois et qu’ils me doivent une centaine d’euros pour les mois précédant… YEAH!!

Le lendemain, je vais à l’administration du CROUS pour confirmer le tout… « Non, nous n’avons aucune mention d’une aide financière venant de la CAF… » Un autre bon vieux « DAMN!! »… hehe!! Donc, je rappelle la CAF pour apprendre que la gentille demoiselle de la veille avait oublié de confirmer mon dossier et de déposer ma bourse… il va falloir attendre la semaine prochaine… (malgré que nous sommes mercredi…)

Finalement, je n’ai jamais reçu de confirmation par la poste, mais je me rendis tout de même, une fois de plus, au CROUS, quelques jours plus tard… et… cette fois-ci, c’était la bonne… 130 beaux euros venaient d’être déposés sur mon compte…

Enfin… quel soulagement… hehe! Cette journée de la fin du moi de février (!!) me parut aussitôt plus paisible et agréable…

Mais, en regardant tout ça avec du recul, c’est ben correct, tsé. J’me relis, pis j’trouve que ça fait même pu trop d’sens… Well… En-tout-cas, malgré tous ces petits désagréments, l’administration réunionnaise a certains beaux côtés… Comme celui d’être près des gens… C'est pas une farce!! (J'sais qu'ça sonne "kitsch")

C’est incroyable de voir tout le monde entrain de se dire bonjour, se donner la bise et se demander des nouvelles et ce, devant un ligne d’attente d’une bonne dizaine de personnes. C’est cool… C’est cool aussi, quand t’es entrain de marcher en revenant de la Médiathèque (une bibliothèque municipale qui me fournit généreusement en musique de tout genre!!) et que tu rencontres Sylvie R.

« Bonjour Jean-Mathieu! »

« Bonjour Sylvie!! »

« Hey! Nous avons reçu ton chèque. Tu peux venir le chercher demain? J’aurais aussi 2 formulaires à te faire remplir… »

J’le sais pas, mais j’aime ces petites rencontres là. Du officiel dans un cadre détendu de la vie quotidienne.

Thursday, November 20, 2008

High Five!!

Hey vous autres!! J’prends quelques lignes pour vous parler de mon expérience en tant que « prof » ici… Yep, depuis le mois d’octobre, j’initie, officiellement au nom de la Mairie de St-Denis, les enfants réunionnais de la maternelle à la langue de Shakespeare… Damn Right!! J’suis leur fucking prof d’anglais!! Pis, j’rocke ça en esti!! C’est pas mon ancien proprio d’marde qui aurait dit ça!!

« Yeah, you know, the one who doesn’t speak English... »

M’a t’en faire moé!! Et oui, c’est comme ça, avec l’appuie de mes fuckers de colocs (J’vous aime quand même boys!!), que mon proprio de Côte-des-Neiges faisait référence à ma petite personne… Ouch… J’sais pas moi, y’aurait ben pu me décrire d’une dizaine d’autres façons… fuck…

« the broken one who always pays his rent at the end of the month »
ou
« the freaking hobo who wears a lot of wool »
ou ben le, désormais, classique
« the Jesus kinda looking dude »

Yeah… Ça fait que j’passe 4 séances d’une demi-heure par semaine à hanger avec ces jeunes créoles débordants d’énergie, d’histoires, de confidences et de malice!! J’m’amuse comme un cave… J’ris, j’niaise, j’me donne en show… Je ne suis (du verbe suivre) pas trop le programme officiel, mais au moins j’leur donne le goût d’apprendre un peu plus de mots en anglais… Pour pas qu’ces p’tits là grandissent comme trop de Québécois ou Français ont grandi… en cultivant une haine simpliste envers les anglophones et en s’en coliçant ben raide de cette merveilleuse création de l’esprit humain.

So yeah, j’enseigne toujours un peu fidèle à mes habitudes… J’suis une espèce de prof cool qui manque un peu de discipline, mais qui est aimé en esti!! C’est tellement l’fun de voir l’éclat de joie dans leurs yeux quand ils me voient arrivé dans la cours d’école…

« Hello Zean-Matsieu!! »

« High Five!! »

Yeah, ça c’est quelque chose que j’leurs ai montré… « Hey man, High Five!! » Ils ont adoré!! Pis, ils l’ont assimilé en esti!! À la fin de chaque classe, c’est un esti d’challenge pour sortir d’la classe… J’suis entouré, à coup sûr (whoo… c’est bizarre en esti cette expression-là… ça vient-tu du baseball?!?), d’une vingtaine de mains levées dans les airs et d’une chorale de voix aiguës clamant : « Hi fiv, hi fiv, hy fy… » J’vous l’dis… C'est carrément impossible de sortir de là sans avoir tapé dans chacune de ses mains remplies d’attente s’offrant gratuitement à moi…

Pis, j’leur ai appris plein d’autres shit… Les couleurs, les objets d’la classe, certaines émotions…

« I am happy »

« I am ha, ha, hapipi »

Ho shit! C’te joke-là a fait des ravages!! Le petit gars qui l’a faite a dû avoir la plus belle journée de sa courte vie après ça… J’vous l’jure, les enfants en pouvaient plus!!

« Hapipi… hapipi… pipi!! »

Hehe! En-tout-cas, ils s’en ont rappelé les fuckers!!

Mais, y’a pas juste le fait d’enseigner qui est trippant dans c’t’affaire-là… Whoo… De un, ça m’ouvre une esti d’belle fenêtre afin d’observer et de mieux saisir les petites subtilités de la culture créole… De deux, la marche pour me rendre aux différentes écoles me permet de découvrir certains cartiers d’la ville que j’n’aurais jamais visités sans ça… De trois, ces marches me donnent l’occasion de m’peter un fun en prenant plein de photos de ces petits univers inusités… Ha pis de quatre, j’suis payé et ils me fournissent le dîner à la caf… gratis!!

Ça aussi c’est fucking drôle… Les madames qui travaillent aux cafétérias des écoles primaires sont comme de vraies mères réunionnaises… sévères mais affectueuses… et ce, même en vers moi…

« Mais, il faut que tu manges plus!! »
« Et alors, ça va l’estomac?? » (ça c’est la semaine qui suivait celle où j’avais callé malade…)
« Et comment il les trouve les petites créoles? »
« Tu t’es pas fait une petite tantine par hasard? »
« Tu savais que ma fille reviens du Québec? »

Mais, l’expérience la plus marquante dans toute cette affaire là, c’est quand je me trouve en présence des professeures, des directrices et des responsables du projet. Ho shit, c’est fucking drôle à voir. Elles se critiquent sévèrement entre elles à volonté afin de bien distribuer le blâme en privé, mais quand elles sont face à face dans un cadre officiel c’est le festival des politesses et de l’hypocrisie…

« Et bien sûr, cela nous fait plaisir, de continuer, comme nous l’avons fait au cours du semestre précédant, de fournir le repas à chacun des intervenants… »

Whoo esti… moi, j’ai jamais vu l’ombre d’un repas dans cette école là… Donc, toute la discussion se déroule dans cette merveilleuse atmosphère, tout le monde retourne chez eux le sourire aux lèvre, mais rien n’est réglé concrètement… au moins, ils pourront marqué sur leur liste de tâches officielles… "Check!"

Tuesday, October 28, 2008

La Fucking FAC!!

OK! J’reviens de l’école. Il est 20h, pis y fait déjà noir « avancé ». Cette fois-ci, c’était un cours de « Sociologie française » portant sur les théories identitaires des superstars de l’Hexagone. C’te cours là est donné par un jeune prof de 27 ans, hyperactif, qui’a fait’ sa thèse sur les spots de surf à St-Leu et grandement convaincu de l’ultime pertinence des sociologues français, précieux héritiers du grand Lévy-Strauss. Des fois, c’est fucking cool! Mais, certaines autres fois, c’est… comment dire… heee… « français »! (sociologiquement parlant) De la grosse psychanalyse à la C.L-S… hehe!!

Mais c’est pas trop grave… J’aime quand même l’ambiance dans laquelle se déroule chacune de nos classes… C’est très non-officiel… On est genre 10 élèves dans la classe… On jase, on discute, on s’amuse… C’est incroyable comment les élèves français se permettent de parler entre eux en même temps que le prof donne son cours… Ceux qui pensaient que Xavier et moi, on n’avait pas d’allure… shit, vous avez rien vu… hehe!!

Il y aussi les cours de M. Champion, responsable du programme, qui se démarquent par leur inconstance. Tu sais jamais à quoi t’attendre… Donc, tu t’attends à rien, pis des fois t’es fucking surpris!! C’est quand même cool! Mais certains cours sont particulièrement trop ethnologique à mon goût (j’m’ennuie de Montréal… hehe!!), comme le cours portant sur « l’anthropologie politique des sociétés traditionnelles africaines » expliquant que la mise à mort du roi consiste réellement en une circoncision symbolique lors de laquelle on sépare le sec (les os du roi) de l’humide (sa tête) afin que la nouvelle génération peuvent devenir des hommes. Whooo…. C’est pas pour des cours de même que je suis en anthropologie… Thanks God!!

Par contre, il y a le cours du prêtre Stéfane Nicaise. Un cours de la mort!! « Créolité et expression religieuse ». Mental! Nicaise est un Jésuite habitant dans le Cirque de Mafate et se promenant exclusivement à pied ou en moto… Il est un freaking bon chercheur qui connaît la Réunion à travers chacune de ses manifestations religieuses et qui enseigne avec une esti de passion. J’ai freaking adoré ce cours là. J’ai fait un travail sur l’apport des premiers colons français à la créolité et un autre sur les phénomènes entourant la fête de la Toussaint à la Réunion. Ce cours m’a donné un regard anthropologique de base sur la société et la culture réunionnaise et j’en suis freaking content! Un gros merci Nicaise!!

Yep! Ça c’est un p’tit aperçu d’mes cours à l’Université de la Réunion (« S’ouvrir aux Mondes!! »)… mais y’a pas juste ça à l’école. Il y a aussi la biblio… Ha (!) la B.U. (bibliothèque universitaire… hehe!)!! Elle est quand même bien... sauf qu’y a vraiment pas assez d’ordinateurs… damn!! Pis en plus, ils ont des claviers français et enregistrent tes documents en format .docx… hehe!! L’atmosphère est assez drôle par contre… ben smooth… le monde parle, les couples s’embrassent, plein de monde sont regroupés autour de différents portables… j’me sens un peu comme au Cégep… pas tant à cause d’une quelconque ressemblance physique, mais plutôt d’un certain feeling…

Mais c’est vraiment à l’extérieur que l’atmosphère cégépienne règne… les tables de pic-nik, les groupes de personnes fumant leur smoke, d’autres jouant aux cartes et fumant leur kaya, certains écoutant de la musique ou même chantant… C’est smooth, c’est relax… y’a pas d’pression. Ce retour au Cégep, dans un nouvel environnement, est fucking agréable.

Cette faible demande en énergie de la part du monde académique me permet de lire en esti!! J’ai lu des classiques d’anthropo que j’voulais m’tapper depuis un bout’, des estis de bonnes fictions, des récits de voyages, des essaies… des livres qui m’ont fucking marqué tout au long de mes expériences en terre de Réunion. Un big High Five à Bill Bryson, Aldous Huxley, Begbedder, Jon Krakauer, Bilal, Jared Diamond et même… Dan Brown!!

Monday, October 20, 2008

Muzik'Apat!!!

Ho yeah! Et c’est lors d’une petite fin de semaine d’octobre, le lendemain d’un party à la Fac des Sciences des plus habituels, accompagné d’un mal de tête prononcé, d’un croissant et d’un thé glacé à la menthe qu’à commencer un des plus beaux moments de mon expérience réunionnaise… le festival de Muzik’Apat!!

Voici un petit texte en anglais racontant ce moment inoubliable. Enjoy!!

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Friday morning... It’s a sunny day and I am in a sunny state of mind... two quite normal things for this small island lost in the Indian Ocean between Africa and nowhere.

I woke up about 15 minutes ago. I’m drinking my tea, peacefully smiling... wondering about home... about friends, family, and all the things that I left behind to come here and live... I don’t know why I’m thinking about all those far away “things” now; I am happy here, I have more than I ever asked for...

There’s a woman’s voice coming out of my laptop, singing “There's where I come from and where I'm going…and I am lost in between...”. Well, I guess there’s some kind of universal truth in those simple words...

Anyway!

Today is the time to leave!!
Time to live and wonder around!!

We’re all in a great mood, our hearts and minds are wide open to this island and to all the magics of the Creole universe… but each human being have a quite personal way to physically live his openness. Our group is, a this very moment, a curious example of that random observation. Two persons are sleeping; another is driving... And I, I am sinking myself into the luxurious greens, wild cascades and intimidating mountains surrounding our sleepy little car!

“How can they be sleeping??” I’m asking myself.

I simply can’t! I can’t even feel my brain at the moment from all the lack of sleep, direct consequence of the frantic and energetic rhythm of the life here, in the middle of the ocean ... but it doesn’t matter, that weighty organ is not in control of my body and soul anymore... My eyes have overthrown it and they don’t want to hear anything about shutting down... they want to see the unknown... see new landscapes, see new roads, see new people!!

I didn’t sleep during those 3 hours of incredibly slow teleportation... I stayed awake the whole trip.
I didn’t talk either... My eyes were too wide open for my mouth to do the same...

We’re all getting out of the car now. Some faster than others… A half asleep man has a really distinct way of getting out of a car, trust me...

After a passive morning, this afternoon is the time to move!
Time to walk now!
Time for the Musik’Apat Festival!

Now!


As we are walking in this untamed heaven, my curious mind wonders about the festival.
The Musik Apat is a totally free in every sense of the word Reggae festival in the middle of Mafate, the only caldera on Reunion (out of three) accessible only by foot. It’s one of the most gorgeous places ever!

Though I don’t know a lot of things about what’s waiting for me there, my whole body and soul are filling their selves with energetic curiosity. The more I walk, the more I feel this powerful feeling.

And suddenly, after all that walking meditation, the festival offers itself to us!

My eyes are filled with wonders and graces. My eyelids are still in a constant crusade against gravity... they just don’t want to close themselves!

And the festival reveals itself as a real working utopia… Just Imagine: an absolutely free gig organized by volunteers who really love music with all their heart, there is no publicity or anything close to it… the stage is built with bamboo sticks, there is a small stand selling really cheap and delicious homemade food… I don’t know... that feast for the soul seems to be a blessing from above. Some kind of sacred gift offered to the people of the island for all the pain they have been through.

We - a French teacher at University, a German student, a Canadian biologist and I - had, like everybody else - even the musicians - to walk 4 hours to get to Aurère, a small village of 15 families on the top of a small mountain. This isolated community is gladly welcoming the 2000 music-lovers who came here to plant their tents and enjoy some really good Reggae music! Well, it’s not really Reggae, it is more a mix of Maloya - a Reunion genre of music based on a 3 time musical structure and inspired by the music played by the slaves not so long ago - and some good old roots reggae… Whatever, it sounds great! It is exquisite and happy and moving and peaceful... all at the same time!

The night here is such an appealing experience! The groups are coming on stage, grooving and leaving… one after the other. With only three minutes between each of them. Where else on earth can you see that kind of efficiency!?!

But there is much more than the music tonight… Everybody’s walking through an air filled with a kind and peaceful vibe... All the “locals” are making big fires on the side of each trails… We can see all the yellow and red spots of light. They’ll be spending all night sitting around them, signing, playing music, drinking coffee, smoking zamal and cooking delicious food… The local culture here is all about that... cooking food, really slowly, on a nice fire while playing music, signing and sharing joints…

- Next Day -

It’s about 1 o’clock and I’m sitting on a rock in the middle of a majestic cascade!! I swam in the cold and clear water for about an hour. My muscles are all tense and my skin is warm from the sun rays... What a feeling!! There’s a friendly wind slowly drying my body already overwhelmed by all those flavours. Yesterday left some great memories to all the sensitive parts of my body.

My friends and I walked here this morning, after climbing a tree to get some blackberries for our breakfast, to enjoy a little bit of freshness… We’re hanging with some people here, in the middle of 2 gigantic cliffs, talking about the music scene of the island. And what a music scene it is!! Original and genuine music, good beats and an attitude that say “life’s a bitch, but what do you want, I’m still in love with it”!!

The “Reggae and Maloya” musical movement is really something, here… And it’s quite one of the kind too… That underground flow is inspired by, of course, the Rastafarian philosophies of Jamaica and by some local ponderings too... like all the philosophies and believes surrounding the “Highlands” here…

The “Highlands” were the place where all the colons (French or else…) and the slaves came to be “out of reach” of the Metropolis power… It was the place where people of different colours, religions, origins, learned to live in a self-sustaining way and in harmony. That historical fact had been idealized and is now an eminent inspiration for all the alternative culture.

This movement is quite stimulating… A lot of kids and young adults, even a bunch of oldies, are into it with all their heart and soul… It’s giving some kind of a way, some kind of a voice to a lot of people who felt like nobody cared about them… it’s helping many young kids through their hard years… And the kids that succeed in the “business”, are founding a couple of music studios in the poorest neighbourhoods of the island to give some kind of support to the new generation… The spirit of that culture is all about peace, music, helping others, having fun in the forest and around a fire and don’t giving any kind of shit about the Big man…

I just can wait for tonight!



I’m leaving everybody in order to do a small nap.
Tonight I will be a part of Reunion. I will sing, dance and live the Musik’Apat spirit!!
Once again…

Wednesday, October 15, 2008

La Réunion au quotidien...

Ça fait un p’tit peu plus qu’un mois que je suis ici. Yep! Ça fait un p’tit peu plus qu’un mois que mes habitudes, mes perceptions, mes valeurs, mes croyances, mon « moi » se frottent, parfois de manière sensuelle, d’autres fois de manière plus ou moins froide, avec la société réunionnaise et ses coutumes… Whooo…

L’école a commencé et certaines habitudes se sont sournoisement installées dans les interstices séparant chacune de mes obligations scolaires, administratives, sociales… J’y pense, pis j’me r’vois avec mes pants « Peter Pan », un sourire aux lèvres, la touffe au vent, assis à une des tables de pic-nik high-tech du RU (restaurant universitaire… Un p’tit High Five aux Français et à leurs acronymes!!)… Essayant de comprendre les règles de la Belotte (un jeu de cartes français), appréciant le soleil et l’ai frais venant de la mer.

« Praise the Lord for that sweet Wind!! »

C’est fucking agréable d’avoir, en permanence, cette douce brise refroidissant notre p’tit corps qui’est sur le point de se consumer instantanément. Hmmm…

J’me r’vois fumant un kaya (un autre nom pour « joint », provenant d’une toune de Bob Marley ou d’un chanteur mauricien ayant inventé le Segea, un mélange de Sega et de Reggae, et qui fut battu à mort en prison après avoir été arrêté en possession de zamal…) avec Malbar, Rasta, l’Chinois, Sam, Ludo… J’suis fucking ben… j’ai toute mon après-midi d’libre… et ce, comme à chaque freaking jour… Damn Right!! J’ai un cours par jour, pis y commence jamais avant 4 heures… Fuck Yeah!! J’suis entouré de gens jouant aux cartes, fumant du zamal et chantant du reggae et du hip hop sur des mixs s’échappant des speakers d’leur cell…

Yep, c’est tellement cool d’être constamment entouré de ces créations musicales spontanées… de beats kick ass, de mots groovement lancés dans les airs pour tout ceux daignant s’échapper de leur train-train quotidien pour tendre l’oreille… pis, y’a des gars qui sont fucking bon… Comme j’l’ai déjà dit, y’a Bertrand que j’aime en esti, mais lui il ne vient pas à l’université, faque… Nop, icit’, c’est Rasta et Sélect qui règne en maître avec leur Reggae-soul… Toujours agréable… Merci frères!! (hehe!!)

Mes oreilles sont freaking ouvertes, les yeux fermés, ma tête et mes pieds se laissent aller… Par contre, j’suis obligé de sortir de cet état de transe musicale à chaque fois que quelqu’un passe… Yep, ça c’est définitivement l’habitude qui m’a paru aussi déstabilisante pour moi que importante pour la vie sociale, la culture de mes hôtes…

C’est ben simple à expliquer, mais quand même assez tough à mettre en pratique quotidiennement… Ça consiste à saluer, à tout moment et sans raison particulière, chaque personne d’un groupe dans lequel se trouve une personne qu’on a déjà rencontrée… Peu importe où on s’en va et qu’est-ce qu’on s’en va faire, y faut pas oublier de prendre le temps, pas seulement de dire un p’tit bonjour à la personne qu’on connaît, mais bien de s’arrêter, de donner la bise à chacune des tantines (« filles ») se trouvant en sa compagnie et de donner la poignée de main locale (qui ressemble quand même assez a celle pratiquée dans les cercles que je fréquente à Montréal et en Outaouais) à chaque dalon à ses côtés… Pis desfois, y sont un esti d’gang!!

Cette pratique culturelle donne lieu à des situations assez « cock-ass » pour un Occidentaux élevé dans une situation d’interactions sociales plutôt limitées…

Donc, à chaque fois que quelqu’un passe proche, y vient nous tendre son point fermé pour les gars et sa joue pour les filles… Moyennement que le gars a déjà parlé avec une des personnes qui chillent autour de notre table, y va venir nous voir pour nous saluer de cette façon (Tous!), pis il va continuer son chemin vers la caf sans même avoir dit un mot… Man, c’est fucked up… Y peuvent donné la main à comme 6 gars pis la bise à comme 10 filles (parc’que y’a définitivement plus de filles que d’gars à la fac) et ce, sans dire quoi que ce soit… avant de partir comme si tout était freaking normal…

Cette habitude est au cœur des rapports sociaux réunionnais et semble crée une certaine cohésion de surface qui permettrait peut-être cette coexistence multi-ethnique… (fuck sortez cet « anthropologue » de moi!!) Car il s’agit bien d’une coexistence multi-ethnique et non multi-culturelle (j’y reviendrai…)… Les Réunionnais appartiennent à plusieurs ethnies différentes, mais partage une base culturelle commune… Un de nos profs aime bien utiliser l’image du récif de coraux pour illustrer ce phénomène… Les coraux sont tous très colorés et très différents, mais ils émanent tous d’une base qui est un roc gris, solide et uniforme…

Et oui, Damn(!), qu’y a beaucoup filles sur le campus… Pis, holy shit(!), les Réunionnaises sont particulièrement jolies… Par contre, elles sont malheureusement toutes habillées selon un « dress code » pouvant très bien être celui d’une cégépienne allant s’éclater au Bop… et ce, en toutes circonstances… hich…

J’vais continuer sur ce lien cégépien en vous avouant qu’icit’, c’est le Cégep en esti… on peut skipper nos cours easy shit, on fume aux tables de pic-nik, on fait des rides de char (tout le monde a une petite voiture blanche, c’est sûr!!) pour aller fumer à des spots plus cools ou pour aller prendre une dodo bien froide… c’est Cégep – Part II…
J’y reviendrai…

Et cette vie « scolaire » est ponctuée par un calendrier festif des plus réguliers : Partys à la Fac des sciences à chaque jeudi (minimum!!) qui est plus ou moins l’occasion de boire sous les palmiers avec une shit load de monde, d’essayer d’apprendre les jeux pour boire provenant de contrées étrangères et d’écouter les classiques du Maloya et de la guitare acoustique de party (« Hotel California » et « Wish You Were Here » style) ; Soupers au 3e balcon des Résidences (Campus 1), le dimanche, ou tout autre jour, permettant à tous de se péter des esti d’bouffes accompagnées de « dégustations » de vins et de fromage (On est en France ou on l’est pas, God damn it!!) ; Partys à la plage, devenus un classique pour les anniversaires, qui sont toujours gages de feu, de Maloya, de gros cruisage intense, de Réunionnais quettant des smokes et cruisant d’une manière parraissant des plus agressives aux yeux d’un p’tit Québécois nourri au biberon du féministe, de hang over solides et de beau coup de soleil rouge « homards des îles ».

Yep, pis esti que je suis content d’être des Amériques… Ouins, ça sonne un peu chauvin comme phrase ça… disons plutôt que, J’aime bien vivre au cœur de certaines habitudes « américaines »… ou plutôt, damn (!) que c’est incroyable comment on peut s’habituer au milieu dans lequel on grandit… « It’s amazing the things that we all learn to do!! » (Ani!!) Est-ce que vous saviez qu’en Europe, quand c’est ta fête, ou plutôt, ton anniversaire, tu dois fournir la bouffe et l’alcool à tout’ le freaking monde… WTF!!

« Man, c’est ta fête, t’intiquète-toi pas avec ça!! »

Wow! C’est fou ces petites différences culturelles entre l’Europe et l’Amérique… Saviez-vous qu’on peut trouver que très rarement des pots de yogourt en formant non-individuel icit’…

« What?!? »

« Bien oui, nous ne sommes pas aux States ici… La surconsommation de nourriture et la mal-bouffe, c’est pas un phénomène aussi important… »

« ... la surconsommation?!? Pis, le suremballage vous en faîtes quoi?!? »

Well! Chacun son combat! Pis, y faut ben en rire de ces petites différences!! Hehe!!

Pis tout ce beau petit quotidien avec lequel j’apprends à vivre un peu plus tout les jours est parsemé de moments fucking extraordinaires comme des sessions de plongées durant lesquelles ont peu observer des tortues de mer broutant des algues, entendre des cris de baleines, apercevoir brièvement des raies et des anguilles, apprécier la présence de poissons-coffre, de poissons-trompette et de poissons-lion funky and a half, explorer des cavernes remplies de bancs de petits poissons, traverser des immenses bancs de poissons naviguant dans les grandes étendues ouvertes, être captiver par l’apparence d’un poisson-feuille… ou tout simplement hanger dans cet univers surréel débordant de vie animale, de silence et de bulles…



Mais y’a pas juste ça… Y’a des partys d’apart aussi… Comme ceux à l’apart des Québécois avec leurs 3 immenses balcons et leur dégustation de rhum de qualité ou bien celui organiser à la maison des parents d’une fille étudiant avec Gadea… Yep, ce’là était assez spécial… Pendant toute la soirée, j’m’aurais cru dans un party en Californie dans les années 1990… La piscine, les palmiers, le bar et la bouffe à volonté, une table de pool extérieure, un groupe de musique jouant une musique assez funky ressemblant aux débuts des Red Hot et des chicks en mini-jupes dansant sur le beat de la bass… C’était fucked up!!

Y’a aussi les cérémonies malbares (hindouisme réunionnais, disons…) à la Chapelle La Misère, le Festival de surf de Manapani, le Spectacle de Ziskakan au théatre extérieur de St-Gilles, les randos dans le Cirque de Mafate… et le freaking CANYONNING!!

Le canyonning… Descendre une rivière à pied, en nageant… Faire du rappel sur le bord de chutes fucking impressionnantes… Sentir la pression du courant s’abattre sur l’ensemble de son corps… Sauter une dizaine de mètres afin d’atterrir dans le prochain bassin et de continuer cette rando des plus fucked up!! Wow! J’ai vraiment adoré!! En plus, l’apprentissage empirique permettant d’arriver à l’adoption de la position adéquate pour faire le rappel sur le bord des chutes a été une source de douleurs testiculaires des plus aigues se déroulant dans un cadre enchanteur… une expérience paradoxale riche en souvenirs… hehe!!

Yep! C’est à peu près ça mon quotidien pour mes premiers mois à la Réunion… J’commence peu à peu à comprendre le fonctionnement de St-Denis… ses fucking heures d’ouverture… hehe!! Presque que tout est fermé la fin de semaine (surtout le dimanche), et la semaine après 20h, et aussi entre 12h et 14h… Damn! Mon nez s’habitue aussi bien aux odeurs agréables comme celles des fruits tombés sur la chaussée, qu’aux odeurs nauséabondes comme celles des stands de poissons et de viandes au marché du Chaudron quand y fait 35 fucking degrés!!

Pour ce qui est du Chaudron… J’m’habitue aussi… J’m’habitue à l’atmosphère hautement misogyne de ses snack-bars et à ses personnages fucked up se vantant de leurs séjours en prison.

J’m’habitue aussi à toutes ces petites différences colorant mon quotidien : les timers règlant la lumière dans les salles de bain (ou plutôt « toilettes »… C’est fucking drôle de voir la réaction des gens quand j’demande pour utiliser leur salle de bain… hehe!), l’incompréhension que suscite certaines utilisations de mots comme « tantôt », l’amabilité des automobilistes laissant passer les piétons à coup sûr, les visions surréalistes de bad boys d’une vingtaine d’années jouant à la pétanque…

Yep, vivre dans un nouvel environnement est un agréable mariage de nouvelles habitudes et d’émerveillement renouvelé… Je pense que c’est une expérience très sereine pour l’esprit… un état d’évolution, un état « présent », entre déstabilisation constante et découverte de confort durable…

C’est totalement différent de l’émerveillement face à la différence qu’on ressent lorsqu’on voyage… cet émerveillement-là me semble beaucoup plus attaché au passé… nourri par des visions de l’ailleurs, des conceptions de l’Autre, des phantasmes d’exotismes, amassés au cours d’expériences antérieures…

Mais, les deux sont fucking appréciables!!



Tuesday, September 23, 2008

24 ans à Mafate!!


Ho yeah! Ça fait un bon 2 semaines que l’école a commencé… Ouins, commencé c’est un ben grand mot… On fait sweet fuck all… C’est smooth, smooth and a half!! La caf veut pu qu’on partage nos assiettes… Damn! Elle veut qu’on jette nos restes… Fuck it!! Depuis, on va toujours à la caf armé de nos tupperware (qui se prononce « toupère » à Madrid)… hehe! Le temps a passé freaking vite… On est déjà le 18 septembre… YEAH!!

Cette soirée du 18 fut fucking appréciable… J’l’ai passé avec Gade (Gadea… pour ceux qu’y’ont d’la misère à me suivre… hehe!) à manger des fetuccini aux crevettes, à boire du vin blanc et à écouter « Les Poupées Russes »… Les deux se demandant combien de poupées pouvait-il bien nous rester avant de tomber sur cette précieuse petite dernière…

J’ai aussi eu le droit à de beaux petits cadeaux : un parejo, des bolas faits avec amour par ses mains délicates, un p’tit instrument de musique africain, un collier indien et un livre de Freud (Totem et Tabou)… Ok, au nom de l’amour, j’vais y donner une petite chance à ceux vieux chnok sexiste de merde…

Wow… j’pensais pas que je ressentais autant de haine envers ce dude là… Ça doit être à cause de toutes les répercussions que son œuvre a eues en anthropologie… C’est à cause de lui que des mecs, genre Lévy-Strauss, peuvent observer une société et découvrir, grâce à leur intelligence supérieure de Français intello cultivé, les lois inconscientes qui gouvernent ses relations internes… lois qui sont impossibles à percevoir par les membres mêmes de cette société… Ouins, c’est ça mon esti de problème avec Freud… Avec ça maudite psychanalyse, il place l’observateur en position de superiorité du à sa « connaissance » et emprisonne le sujet à un niveau inférieur en mettant en scène « l’inconscience »… and I don’t like that kind of shit… all right!?!

Après cette délicieuse soirée, Sam et Select, 2 dalons réunionnais, sont venus me réveiller avec du rhum… ouch… Chuguer du rhum Charrette (49 degrés) à 8 heure du matin ça fesse en tabarbac!! Ho yeah! J’suis prêt à commencer ma journée… C’est ma fête esti!!


« Ta quoi? »
« Ma fête tsé… ma fête »
« … »
« Mon anniversaire… »
« Ha!! »

Ha ben shit, qui l’aurait cru que c’est juste au Québec qu’on appelle son anniversaire sa « fête »… J’va m’coucher plus vieux et moins cave à soir!!

Ho Yeah! À 5 heure, je rejoins Gadea, qui vient de terminer ces cours à l’Institut d’Administration des Entreprises (une école de merde, vraiment!, où elle poursuis une licence en tourisme), au centre-ville. J’suis grayé en esti! 2 bouteilles de vins dans mon sac! Pis à soir, c’est le gros luxe sale… J’ai payé 4 euros pour chacune des bouteilles… Au y’able les dépenses, c’est ma fête esti!!

Donc, c’est en compagnie de ces 2 bouteilles de grands crus qu’on est allé voir le couché de soleil sur le Barachois, l’espèce de grosse piste cyclable longeant la mer (Malecon-style).

Un peu plus tard, un peu plus saoul, nous nous sommes rendus, bouteille à la main, à un resto spécialement choisi pour l’occasion. Damn que c’était bon, des caris poissons (spécialité réunionnaise), des brèdes à l’ail (des espèces de feuilles de tubercules), un petit rougail tomate (un mélange de tomate et d’oignon, un peu comme du ceviche mais fucking plus épicé) et un bon petit vin rosé… Bonne fête man!!

On s’est régalé… puis, nous avons marché d’un pas léger les 45 minutes nous séparant de la Fac, où un party de la mort nous attendait!! Et oui, c’était aussi la fête… ok, ok… l’anniversaire de 3 autres Mauriciennes et elles avaient primé les résidences au grand complet pour l’occasion!!


Ce fut une maudite bonne soirée… Entouré d’amis récents et de personnes sympathiques qui se montraient toutes des plus agréables avec les « fêtés »… En plus, y’avait les missions de Sam… et oui, le fucker venait toujours me trouver, à chaque heure environ, pour me dire : « J-M, viens ici… mission top secrète… ». À coup sûr, on s’éloignait de la masse pour aller apprécier autour d’une table de pic-nic et on en profitait pour se fumer un petit bédo (un mélange de zamal et de tabac) d’anniversaire!!

Le lendemain, on s’réveillait tous un peu hang over mais avec un esti d’plan en tête. Après avoir snacker sur quelques ananas AKA the freaking best fruit in the whole fucking world, tout a commencé à se concrétiser.

On a sauté dans les chars et on est parti en direction de Salazie. Whoo… Quel ride de char des plus mentales… De la végétation, en veux-tu en v’là, des cascades d’eau par dizaines des 2 côtés de la route, le soleil, les fleurs, le vent… TOUT esti!

On a dépassé Salazie pour se rendre au Col-des-Bœufs, l’une des rares portes d’entré vers un cirque ayant acquis un caractère mystique dans les croyances populaires à la Réunion : MAFATE. Le Cirque de Mafate est le seul des 3 cirques impossibles d’accès aux voitures. Pour t’y déplacer, c’est à pied… Ou si tu viens de monter le Piton des Neiges et que tu es un peu fatigué malgré tes bâtons de marche à la fin pointe de la technologie qui ont été testés lors d’un trek de 30 jours au Kazakhstan, tu peux payé pour une hélicoptère…

Et Mafate est entouré de plein de légendes concernant le marronnage, les anciens esclaves et leurs amitiés avec les Petit-Blancs agriculteurs et pauvres des Hauts…

Whatever, Mafate, c’est le paradis!! J’ai adoré et j’rêve chaque nuit de la prochaine expé qui me permettra d’y retourner…

À notre arrivée, en fin d’après-midi, le Col-des-Bœufs est plongé au milieu d’un épais brouillard… Les vues à couper le souffle, y va falloir se les réservées pour le retour! Brouillard, pas brouillard, on s’lance et on commence à descendre à l’intérieur du Cirque. J’ai même profité de nos 2 heures de marche dans cette ambiance irréelle pour initier Gadea au répertoire musical québécois. Elle a même appris les refrains de Belzébuth (Les Colocs) et de On n’est pas fait en Chocolat (Tricot Machine). Damn Right!!

Arrivé au centre du Cirque, on n’a pas pu apprécier l’immensité et la majestuosité de l’endroit car le brouillard se montrait tenace. Peu importe, on s’est consolé avec un cari poulet, du vin et quelques rhums arrangés (du rhum 50% ayant macéré pendant plus de 2 mois avec des fruits et différentes épices variant selon les recettes…)!! Une autre belle soirée!!

Assis autour du feu, on a tanké, on a fumé, on a chanté… c’était la première de plusieurs cool soirées autour d’un feu réunionnais, bercées par le rythme fucking cool des classiques du Maloya.


On s’est réveillé tranquillement tout au long de l’avant-mid… appréciant les beautés que nous offrait peu à peu cet endroit de rêve… On a chillé au soleil, j’me suis initié à l’art des Bolas (j’aime ben ça!!) et on a, encore une fois, eu droit à un classique de la gastronomie réunionnaise. Cette fois-ci, ce fut un cari canard*… Un canard avec lequel on avait même eu la chance de chiller tout au long de la journée…

*Un cari est un mélange de viandes, de volailles ou de poissons donc la base est composée de tomates, d’oignons, d’ail, de gingembre, de thym, de curcuma et de sauce pimentée. C’est une esti d’bonne base qui te permet de faire à coup sûr des plats débordant de saveurs!!

Puis, ce fut le retour… les vues, les paysages, les panoramas… l’extase visuelle nous attendait!!

Tuesday, September 9, 2008

Le 7e ciel d’Ashram!!

J’ai passé une belle semaine tranquille. La fête a continué et l’école n’a pas encore commencé. J’commence à ressentir le besoin de me grayer et de m’acheter d’la shit pour pouvoir cuisiner et me sentir comme à la maison dans ma petite chambre, maintenant agréablement personnalisée par des photos, des cartes postales, une carte de la Réunion et un mot ambigu en gros caractère (« COEXIST ») (tristesse… pas de poster d’Ani…). Pour me nourrir convenablement et à faible prix, j’ai pris l’habitude de partager un repas étudiant d’la caf avec Gadea, ce qui nous revient à moins 1,50 euros. Damn Right!! Ce qui est fucking acceptable si l’on pense qu’un sandwich américain s’élève à plus de 3 euros dans la majorité des snack-bars. On fait des grosses bouffes aussi, mais la plus part du temps, ça revient plus cher de cuisiner que de manger à la caf, so…

Tout au long de cette petite semaine, j’ai rêvé à l’aventure qui nous attendait : Charles, Caro, Tony et moi. 4 québécois… ce qui corrobore les dires, assez répandus parmi la population Erasmus, voulant que les Québécois soient des crackés du plein-air.

On v’nait de s’planner une expé de la mort… l’expé réunionnaise ultime à nos yeux encore fraîchement initiés au réseau incroyable de sentiers présent dans presque toutes les parties de l’île: le Piton des Neige en 2 jours en montant le long des Dimitiles dans le but d’être à Cilaos pour le Festival de la Montagne. Vous voyez ce que je veux dire?!?

Au levé du soleil, c’est à la course que nous nous sommes rendu à l’arrêt de bus afin de se rendre à St-Louis, pour prendre un autre bus en direction de l’Entre-Deux. C’est en groovant sur « Pas le temps de tout lui dire… toum, toum… ni de quitter la scène…» que notre aventure a débuté. Et oui, la présence continuelle de musique dans les bus de ville ou les cars jaunes (les bus qui relient les villes et villages) est une autre de ses particularités réunionnaises qu’Ashram apprécie de plus en plus. Si par malheur un bus semble privé de musique pour une raison inconnue, ne vous inquiétez pas, un des passagers s’en chargera et remédiera à la situation grâce au speaker de son cellulaire, vous faisans écoutez, à votre grand bonheur, les derniers hits dance-hall de Kaf Malbar ou bien le maloya acoustique de Danyel Waro ou d’Ousanousava…

Finalement arrivé à l’Entre-Deux, la tête pleine de musique et le corps débordant de rythmes à 3 temps, les deux grosses madame travaillant à l’office du tourisme ont tout essayé afin de nous faire rebrousser chemin…


« Mais, c’est un sentier 3 ÉTOILES… »
« Non, mais vous n’y penser pas, il est classé ROUGE… »
« Vous êtes au courant que cette piste est jugée EXPERTE… »


Wow, combien de système de classification les Français ont réussi à inventer afin de classifier adéquatement leurs sentiers… Well, tous ces avertissement avaient le même effet sur notre enthousiasme que celui d’un speech de police expliquant les bienfaits de boire avec modération lors d’un after ball sur une classe de secondaire 5… (Qui se rappelle de Al, Al-cool?!?)

Donc, fuck it(!), on y va quand même… On s’est quand même dit, question de s’auto-rassurer et de se convaincre que nous étions responsables, qu’on arrêterait par pluie ou par grands vents…

Et damn que c’était une bonne idée de continuer! Fuck les madames de 50 ans qui travaillent dans les offices de tourismes!! La trail était splendide, alternant entre terre battue, champ de racines et bolders plus ou moins gros et les vues sur le sud de l’île et sur le Cirque de Cilaos étaient éblouissantes!!
12 heures plus tard, fucking morts et après avoir sués nos vies, nous sommes arrivés à la tombée de la nuit à un campement désert où nous nous sommes installés afin de préparer un repas de haute-gastronomie italienne. En avant la diversité culturelle!! Après nos délicieuses pâtes à la sauce tomate, nous avons fumé un petit joint (gracieuseté de la charmante Gadea) en admirant le ciel étoilé du Sud. J’en reviens pas encore de l’effet d’un ciel inapprivoisé… de cette petite déstabilisation subtile et quasi imperceptible qui te rappelle tout au long de la nuit que tu es ailleurs… Ailleurs…

Inspirés par cette vision et par notre fatigue musculaire, Charles et moi avons pris la sage décision de dormir à la belle étoile et de laisser notre tente se reposer dans son petit dry bag… Good night fuckers!!

Couverts par une fine couche de rosée (ouins, fine étant ici un euphémisme… la rosée réunionnaise est fucking agressive!!) et éclaboussés par les rayons du soleil levant, notre journée commençait!! Damn, qu’on était motivé!! On s’en allait s’tapper la VRAIE partie de la trail. Ce que j’attendais depuis une semaine!! Au menu de la journée, les DIMITILES : des échelles, des falaises de 800 mètres, un relief accidenté comme jamais, une trail des plus étroites et des vues inoubliables sur le Cirque de Cilaos au grand complet.

Cette journée s’est facilement forgée une place de choix dans mon top 5 de mes meilleures journées EVER!! C’était tellement intense comme on dit! J’sais pas vraiment comment l’expliqué… c’était juste fou… La joie de marcher, l’adrénaline procurée par ma légère peur des hauteurs, la beauté de ce qui s’offrait à nous, l’inconnu qui se dissimulait derrière chaque nouvelle côte à gravir… Damn, j’voudrais y être en ce moment… là… Maintenant!!

Arrivée au refuge du Piton des Neiges, on a monté nos tentes et on a enjoyé une dodo à 3,50 euros!! Deux heures plus tard, on dormait comme des bébés (morts).


Beep, Beep!! 4 heure! No time to fuck around! Let’s go! On s’réveille, on s’prépare pis on y va… Yeah! On a réussi à partir avant l’osti d’bunch de touristes français wanna be mordus de plein-air avec leur stock de première qualité brand new!!


Après 1 heure de marche à la frontale dans un univers hautement volcanique, j’y étais… Le premier au sommet!! Whoooooo… Y fait frette que l’tabarnac!! Finalement, on était tous là… 4 québécois ayant fuit les froids mordant du Nord pour se réfugier sur une minuscule île tropicale de l’Océan Indien, entourés de nuages et se g’lant l’cul sur le sommet d’un volcan endormi s’élevant à plus de 3000 mètres...

1 heure plus tard, après avoir enjoyé un gruau bien chaud, le soleil s’est levé devant nos yeux et s’est donné en spectacle devant tous ces vieux touristes pressés de retourner au refuge afin d’aller apprécier le freaking expresso équitable (bien sûr!) de première qualité…

Wow! Magnifique! Incroyable!!

Et la descente le fut tout autant… Au gros soleil, gambadant au milieu de ce terrain post-éruptal qui révélait maintenant ces moindres secrets… La peau chaude, la tête littéralement dans les nuages, les yeux débordant de soleil…

Damn! Vive la vie!!

Après une petite pause au refuge afin de démonter nos tentes et de se comparer aux wannabes sirotant leur café pour nous convaincre, un peu plus, de notre véritable passion pour le plein-air (hehe! J’ai vraiment d’la grosse grudge envers ces fuckers là, on dirait!!), on a descendu à la course les milliers de marches parcourant les 2000 mètres de dénivelé nous séparant de Cilaos… Ouff! Mes genoux m’en veulent encore!!

Arrivé en bas… Le Festival de la Montagne vient nous chercher et nous emporte dans son tourbillon d’activités, d’énergie et de sourires!! Lors de la p’tite ride de bus gratis qui nous a conduit à Cilaos, un cellulaire muni d’un gamin a continué notre éducation musicale qui n’était encore qu’à ses débuts.

Wow!! Le Festival de la Montagne… Des shows de reggae, des stands de dégustation d’vins sucrés de Cilaos pis une quantité incroyable d’activités de plein-air totalement gratuites!!

On a passé notre week-end à se promener, à danser, à tanker du vin, à essayer d’faire du canyonning… On a eu du fun comme jamais!! La plus petite des expériences se transformait, par la magie de l’endroit, en moment à chérir pour le reste de nos vies… À tout moment, le Cirque de Cilaos s’amusait à nous rappeler la chance qu’on avait en nous offrant des vues exceptionnelles de ces crêtes agrémentées par un rayon de soleil traversant les masses nuageuses naissantes…

Le dimanche après-midi est tout de même arrivé et il a fallu trouver un moyen de rentrer chez nous… Pourquoi pas un peu de pouce?!? Ho yeah! (PS : quelqu’un connaît une traduction adéquate pour le mot « ride »?!?) 10 minutes plus tard, j’me r’trouvais avec Caro à l’arrière d’la petite Peugeot de Steve et Manue, parcourant avec une agilité féline les courbes incessantes de la route nous menant à St-Pierre…

J’peux quand même vous avouer ça… j’ai jamais eu le mal des transport… Jamais… Mais là, damn que j’étais proche… LA seule et unique route reliant le Cirque au reste de l’île est le tronçon d’asphalte le plus sinueux du monde… J’vous l’dis esti!!

Finalement revenus à St-Denis grâce au réseau de Cars Jaunes, on s’est séparé et j’ai marché les derniers kilomètres me séparant de la Fac, le cœur léger et la tête lourde de souvenirs impérissables d’une beauté infinie à mes yeux de Nord-Américain…

Tuesday, September 2, 2008

Ashram is back!!

Quelques jours après mon arrivée, Charles (un autre Québécois) et moi, avons planné une petite expé de 2 jours à la Roche Écrite, le sommet le plus proche de St-Denis. C’était cool en esti, sauf qu’on était 13 (whoooo… Hey, est-ce que vous saviez qu’en Espagne, c’est le Mardi 13 qui est considéré comme touchy… WTF!?!) et que la majorité n’avait ni sac à dos, ni matelas, ni sleeping bag… Ouch… J’me sentais moniteur en esti!!

Donc, après avoir passé une journée en ville avec Gadea, une Espagnole de Madrid qui chante comme elle respire, à manger pleins d’fruits exotiques (goyavier, fruit de la passion, mangue, etc.), des samousas au fromage et des fucking délicieux bonbons piments, on a commencé les preps pour notre expé et on a dealer avec notre manque, un peu comique avouons-le, d’équipement…

Après 2 heures d’inévitables gossages et 1 heure d’épicerie, on s’est tous rendu à l’apart de 3 Québécois pour y faire la fête du haut de leur 3 balcons situés au 11e étage d’une tour à logement, et pour y passer la nuit afin d’être proche de la trail au levé du soleil…

5 heure du mat. Le soleil se lève. Moi aussi. Je suis le premier. Hang over comme jamais, mais débordant d’une motivation incroyable, que seulement la perspective d’un bon trek peut t’apporter.

La montée fut un peu difficile, mais quand même correcte… Y faisait surtout fucking chaud!! Mais, j’ai enjoyé chacun des pas que j’ai fait… J’étais de retour dans mon élément : les trails (hommage subtil à Kerouac). Après 6h de montée, à travers une jungle défiant mes propres conceptions de ce mot, on est arrivé à notre campement / lieu de party. Yeah! J’vous le dis, y’avait tellement de différentes fleurs fucked up, d’immenses palmiers, de fougères préhistoriques, de branches, de feuilles… de verts… et pis les odeurs… et les fruits à portée de main… hmmm… c’était fucking mental!!

Et en plus… Damn que j’ai apprécié ma soirée… Le feu, le cheese, le chocolat, les étoiles et le petit joint que j’ai fumé avec Antoine (un autre Québécois) en admirant les constellations de l’hémisphère sud! (C’est à ce moment que j’ai réalisé que mon chercheur d’étoiles était encore plus inutile qu’une bouteille de pristine au milieu du désert… bon ben, faut faire avec…)


Après une nuit paisible dans ma petite hubba, la Roche Écrite nous attendais. À la Réunion, plus qu’ailleurs, il est très important de faire ses sommets tôt le matin, avant que l’humidité venant d’la mer soit transformée en nuage par le relief accidenté de l’île (« Hey, tu veux-tu une phrase qui sonne technique?!? Qu’in toé!!»). À 9h, j’étais au somment, étourdi sous le soleil par la vision que m’offrait le Cirque de Salazie. « C’est beau, c’est beau en tabarnac!! » Du haut d’une falaise d’une centaine de mètres, on pouvait admirer le contour du cirque tout en observant la vie miniature qui s’activait sous nos pieds… Enivré d’un agréable mélange de supériorité dû à notre position en hauteur et d’insignifiance face à l’étendu du paysage… whooo…
On est resté au sommet pour enjoyer cette vue quand même assez surnaturelle pour quelqu’un ayant grandi à la rencontre du Bouclier Canadien et des basses-terres. On « appréciait » (« chillait ») en esti. En retournant, on s’est même payé une petite visite dans une caverne à proximité.



Ce n’était que le début de la journée, croyez-moi!!

En début d’après-midi, on a commencé à redescendre… chacun à son rythme. Moi, j’fermais le groupe en m’assurant que tout le monde allait bien. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Gadea avait des chaussures fucking trop petites pour elle qui lui avait, en moins de 2 heures de marche, coupé les pieds à plusieurs endroits… En bon moniteur que je suis, je lui ai fait des pansements kick-ass et je l’ai attendue. C’était cool en esti! Je recommençais à retrouver peu à peu mon espagnol. De son bord, elle se débrouillait autant qu’elle le pouvait en français. On riait, on chantait… bref, malgré tout, on s’est amusé comme des caves…
« Anda, Forest… Anda!! » (« Marche Forest… Marche!! » ou « Envoye Forest… Envoye!! » si vous êtes Mexicain)

Mais, tous ces merveilleux moments se sont déroulés à son rythme… Ce qui nous a retardé en esti. Tellement qu’à la tomber de la nuit, il nous restait encore une bonne heure de marche…

« Ben correct esti!! »

Après avoir évité toutes les fucking racines à l’aide d’une seule frontale et d’avoir fait du pouce pendant plus d’une heure dans un cartier riche de la banlieue (le tout en chantant des chansons espagnoles et du Pearl Jam), on était de retour aux résidences… sweet Jesus…

J’suis rentré dans ma chambre pour aller prendre une douche, puis je suis retourné voir Gadea à sa chambre pour aller déguster une bière bien méritée… Ce fut une belle soirée accompagnée de thé, de gin tonic, d’encens et de musique… comme j’les aime!!

Thursday, August 28, 2008

Bienvenue à la Réunion PierPolJak!!

Ho yeah! Et ma première soirée sur l’ "île intense" (slogan touristique sonnant un peu kitsch aux oreilles d’un Québécois non-initié) ne faisait que commencer… J’vous l’dis… Moi, j’me promenais ben smooth sur le campus, appréciant un état des plus rares qui s’est avéré franchement agréable : l’absence absolue de stress… J’étais bien, j’étais en voyage… C’est incroyable cet état de détachement, de légèreté… l’absence de responsabilité, d’attente envers soi de la part des autres… Bref, j’étais libre!!

…et totalement inconscient de ce qui m’attendait… hehe!

Après avoir bu un peu de rhum en profitant de cette extase libératrice sur mon balcon pouvant accueillir un gros max de 3 personnes qui s’aiment ben fort, j’ai rejoint un petit groupe quite cliché d’étudiants étrangers (2 Allemandes, une Hongroise, 2 Anglaises, un Italien, une Finlandaise et une autre Québécoise) s’en allant découvrir les alentours de la Cité Internationale, les yeux encore vierges, encore libres de toute conception face à ce qu’ils observent, dans le but de trouver un p’tit quelque chose à se mettre sous la dent. There we go (ou plutôt, « there we went »), marchant dans les rues du Chaudron à la recherche d’un petit endroit où nous rassasier après un long voyage et un, je dois l’avouer, léger repas tout de même agréable à bord de l’avion (Vive l’option végétarienne!! Sauf qu’Air France considère que si tu es végétarien, tu ne dois certainement pas boire de l’alcool… WTF!! donc, pas de vin, pas de punch tropical… damn préjugés… hehe!). Notre première leçon réunionnaise nous attendait à 2 ronds-points de la Cité et laissa une trace profonde dans nos âmes qui ne pouvaient plus à présent être qualifiées de "vierges" : après 8 heure du soir… Tout… carrément Tout est fermé icit’… si tu cherche par hasard quelque chose après 20 heures, comme par exemple, j’le sais pas moi, à manger…

Good freaking luck man (or woman)! Welcome to Reunion!!

On a quand même réussi à trouver un petit snack-bar assez sympathique. Une espèce de roulotte/pataterie comme celles de chez nous, mais qui ne vend malheureusement pas de poutines… On a pris place à l’intérieur de cette première expérience initiatique et on a commandé un classique de la gastronomie réunionnaise de rue : un célèbre américain bouchon. Ce sandwich est l’incarnation même d’un repas tout droit tiré d’un cauchemar du gourou-diététiste M. Chose de Montignac : des boules de porc chinoises enrobées dans d’la pâte, des frites et du fromage gratiné, tout ça à l’intérieur d’un gros sous-marin de bon vieux pain blanc… oui, oui, tout à l’intérieur… Les frites pis tout le reste!

« Et ne lésinez pas sur la Mayo, all right?!? »

(Ça c’est carrément un gars de l’Outaouais essayant de parler à la française… hich…)

Tout en dégustant ce shot intense de carbs, on se tankait tranquillement des petites « dodos », la bière péie (créole pour dire quelque chose de local) quasi-monopolistique (y disent ben « One love, One Dodo ») en vente presque partout pour seulement 1 petit euro! Damn Right! (D’accord, sa valeur augmente jusqu’à 3,50 euros dans les refuges de montagne à cause du transport en hélico… mais quand même…)

On était bien, assis sur nos belles petites chaises de plastiques entourés par des individus au style vestimentaire assez douteux. Ce qui faut comprendre, c’est que l’université est située dans une banlieue de St-Denis qui s’appelle Le Chaudron. C’est un endroit assez spécial, un peu gettho, où les mecs qui adorent être perçus comme des "bad boys" se trouvent fucking cool avec leurs sandales, leurs bas, leurs track-pants Adidas des années 90, leur lunette Ockley aérodynamique, leur petite casquette à palette et leur minuscule sac autour du cou… hehe!!

Et c’est là que tout a commencé…

Comme j’disais… ben assis sur nos petites chaises Rona-style, on sirotait nos dodos, quand, sortant de la masse d’individus uniformes à l’œil du nouvel arrivant, un gars est venu me voir et m’a demandé si je fumais… As usual…

- « hee… la cigarette… »

- « non mon frère, le zamal… »

- (WHAT?)

Et oui, "Zamal" est le nom donné au pot ici… Deux minutes plus tard, je me retrouvais en arrière du snack bar entrain de fumer un joint à la réunionnaise, c’est-à-dire "cogner", avec mes deux nouveaux dalons ("amis"). Cogner consiste à prendre une grosse puff suivie de petites inspirations… jusqu’à temps que tu chockes… c’est un peu weird, mais ho combien efficace!! J’vous montrerai…

De retour à la table avec le reste de notre gang de joyeux arrivistes, les 2 gars nous ont payé une couple de tournées… Hmmm… thanks boys!!

« Mais pourquoi autant de gentillesse?!? Est-ce pour nous saouler afin de nous dérober nos biens les plus précieux?!? »

Nop, pas « pentoute »… tout cet élan de générosité à cause que j’ressemblais, à ce qui parait, à un chanteur reggae français répondant au nom (d’une originalité alarmante!) de PierPolJak… Nice!

Pis ça c’est pas arrêter là! Depuis que j’suis arrivé ici, j’me suis fait payé un bonne vingtaine de bière juste à cause de cette ressemblance physique! Ho yeah! Y’a même du monde dans la rue ou dans le bus qui ressente le besoin quasi instinctif de me sourire et de me crier : « Hey, PierPolJac! »

« Salut man! »


Une heure plus tard, on quittait l’bar et on revenait aux résidences universitaires. Ben smooth, quand même assez saoul, j’me promenais avec le grand sourire… encore sous l’effet du voyage… c’est là que j’ai fait une rencontre des plus surprenantes… Marilyne!! Ha ben tabarnac!! Et oui, tsé la petite blonde, un an plus jeune, qui se tenait avec Stef Chenail et Noémie… Ben oui esti, elle est ici en échange… elle y too!! Ça commençait encore mieux, j’avais de très bons souvenirs, peu mais bons, de quelques moments passés avec cette charmante demoiselle!!

Marilyne était à la Réunion depuis 3-4 jours et savait, assez bien merci, comment passer une bonne soirée sur le campus. On s’est jasé ça, puis on s’est dirigé vers le « gabier » ("guichet automatique"). Et là, le party a commencé!! On a bu du rhum comme des jeunes collégiens américains en vacance à Montréal, du punch, d’autres dodos, on a fumé du zamal, on a cozé ("parlé"), on a ri, on a chanté… ouais, on a surtout chanté! J’ai fais la rencontre de Bertrand – mon dalon – avec qui j’ai chanté toute la nuit… C’était cool en esti… Lui, freestylait et moi, je puisais dans mon répertoire de IAM, Atmosphere, Rage, Brother Ali, Del, Immortal Technique, Loco locass, Beastie Boys, k-os, Buck, etc. Toujours autant impressionné par les skills de certains à freestyler et par mon inaptitude à les suivre…


Je capotais!! J’étais au paradis… J’ai chanté, j’ai rencontré plein de monde, j’me suis laissé aller, j’me suis ouvert à tout… j’ai fait la fête comme jamais!!

Yeah!!

BANG!! Tout d’un coup, il est midi, je suis dans ma case ("maison") et j’ai crissement mal à tête… Ouch… Après une petite douche froide, j’me sens déjà un peu mieux et je m’en vais arpenter le campus. Saviez-vous que les Français ne boivent pas de jus de légumes… Damn, c’est un peu colice quand t’es sur un gros hang over…


Après une petite promenade, j’suis parti avec Marilyne et une certaine Gadea à l’épicerie… Damn que la bouffe icit’ est chère… ouins, y va falloir que j’oublise le tofu pour un bout’! Pis le soir, on a continué à faire la fête autour d’une grande table du haut d’un balcon donnant sur la mer… Whooo… On était une bonne quinzaine à snacker et à boire autour d’une table ayant la capacité d’accueillir un gros max de 6 à 7 personnes… (Scusez, j’sais vraiment pas c’est quoi mon obsession avec le nombre de personnes qui peuvent fiter où dans une situation normale…) Le pire, c’est que tout le monde se rappelait de la touffe frisée qui chantait avec les Réunionnais, mais que cette dite touffe se rappelait de sweet fuck all… Hehe!!

Ça commençait ben… Au moins, tout le monde savait mon nom… moi, j’pouvais pas en dire autant pour chacun d’eux… hich…

Et c’est comme ça qu’a commencé (et continué) ma première semaine à la Réunion. C’est ben cool le « début » d’un échange… T’as la tête ailleurs, tu t’colice d’à peu près tout, y’a plein de party, plein de grosse bouffe, tout le monde est beau, cool et fucking gentil… j’ai bien aimé!

Malgré ça, il fallait quand même remplir toute la fucking paperasse que le gouvernement français demandait…

« Excusez-nous, en accord avec le formulaire B3, est-ce que nous pourrions voir l’original de votre relevé de note correspondant à vos études pré-universitaires et, suivant l’alinéa C 1.4 de ce dit document, les 2 premiers spécimens de dents que vous avez perdu lors de votre enfance, s’il vous plait?!? Ne vous en faites pas… C’est la procédure normale… Après, n’oubliez surtout pas si vous voulez terminer de compléter adéquatement vos 3 formulaires avant le 2e trimestre de l’année 2008, d’aller faire votre scan crânien aujourd’hui… »

Damn!! Au moins, il y avait les journées à la plage, la montagne, le soleil, le snorkling et les parties de football ("soccer") pour me changer les idées!!